Œuvres complètes d’Yves Navarre : trois questions à Sylvie Lannegrand
Deux mois après la sortie du deuxième volume des Œuvres complètes d’Yves Navarre aux éditions H&O, la présidente des Amis d’Yves Navarre Sylvie Lannegrand revient sur la période couverte par ce nouvel opus, 1974-1976, et les textes contenus dans ces 1488 pages qui remettent l’écrivain dans l’actualité littéraire.
Comment qualifieriez-vous, dans l’œuvre d’Yves Navarre, l’époque 1974-1976 sur laquelle porte ce deuxième volume des Œuvres complètes ?
Les années 70 sont une période de changements, de désir de renouveau dans les domaines politique, social et culturel. Yves Navarre participe pleinement de cette dynamique en contribuant aux grands débats de son époque et par la façon dont il envisage la littérature. Son écriture innove. Elle choque ou émeut mais ne laisse pas indifférent. Dans les années 1974-1976, l’auteur s’engage au sein du Syndicat des Écrivains de Langue Française ou SELF. Il parle librement de son homosexualité et, en janvier 1975, participe au débat des Dossiers de l’Écran sur ce sujet encore largement tabou à l’époque.
Ces années consolident aussi un début de notoriété acquis en 1971 avec Lady Black et Les Loukoums en particulier. On voit s’élargir la palette des textes, Yves Navarre passant avec aisance d’un genre littéraire à l’autre, et se préciser la prédilection de l’auteur pour une écriture résolument moderne où fusionnent le roman, le journal et la poésie. Les grands axes d’une œuvre, où la part autobiographique est importante, apparaissent clairement : emprise de la famille, blessures de l’enfance, amours contrariées, obsession de la mort mêlée au goût de vivre.
Ce volume comporte des romans très connus, notamment Le cœur qui cogne, mais quelles sont les découvertes ?
Le deuxième volume des Œuvres complètes comprend plusieurs textes qui révèlent des facettes moins connues de l’écrivain. D’abord un argument de ballet, Septentrion, rédigé pour Roland Petit qui en donna une représentation en 1975, et dont le thème (l’intégrité et la solitude de l’artiste) est central à l’œuvre. Ensuite un livre pour enfants, Plum Parade – vingt-quatre heures de la vie d’un mini-cirque, où se mêlent avec bonheur le sérieux et la fantaisie. Enfin deux inédits retrouvés dans des archives aux Etats-Unis : un scénario de film, écrit à la demande de Jean-Claude Brialy, Les petits Plaisirs, et deux recueils de poèmes, Chants de l’herbe et de l’enfant et Chants du planeur et autres fuites, qui nous plongent dans l’imaginaire et la nostalgie de l’enfance. Tous ces documents sont accompagnés de l’appareil critique propre à ces Œuvres complètes, qui comprennent aussi un magnifique album photo et une chronologie précise de la période.
Que diriez-vous à des lecteurs et lectrices – jeunes ou moins jeunes – qui « découvrent » Yves Navarre ?
L’œuvre d’Yves Navarre s’adresse à un public très varié. Lisons ses livres sans idées préconçues, laissons-nous porter par une écriture tour à tour percutante, bouleversante, qui bouscule les attentes et les conventions et où l’émotion est le ressort constant du texte. Yves Navarre reste tout à fait actuel, comme le prouve le regain d’intérêt pour son œuvre romanesque, poétique et théâtrale, qui continue aujourd’hui d’inspirer les artistes.
Œuvres complètes, deux volumes déjà parus :
1971-1974 :
• Romans : Lady Black, Sin-King City (inédit), Évolène, Les Loukoums.
• Poèmes : Chants de tout et de rien, Chants de rien du tout.
• Nouvelle : La Visite de Putitin.
• Théâtre : La Voleuse de bigoudis (inédit), Il pleut si on tuait papa-maman, Dialogue de sourdes,
Freaks Society, Champagne, Les Valises.
Ouvrage de 1360 pages, 42 euros TTC, H&O.
1974-1976 :
• Romans : Le cœur qui cogne – Killer – Niagarak.
• Poèmes : Chants de l’herbe et de l’enfant – Chants du planeur et autres fuites.
• Ballet : Septentrion (ballet de Roland Petit).
• Script : Les petits Plaisirs.
• Théâtre : Histoire d’amour – Lucienne de Carpentras – La Guerre des piscines – Les dernières Clientes.
• Jeunesse : Plum Parade.
Ouvrage de 1488 pages, 42 euros TTC, H&O.
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