Plaisirs du Gers titre « Yves Navarre, l’écrivain retrouvé »
La revue Plaisirs du Gers consacre un dossier de sept pages à Yves Navarre dans son numéro paru en juillet 2019. Brice Torrecillas a interviewé Philippe Leconte, secrétaire général des Amis d’Yves Navarre, avec le souci notamment de mettre en exergue les liens ayant existé entre l’auteur et son Gers natal. Voici un extrait de ce passionnant dossier qui valorise le travail de l’association et des éditions H&O.
Yves Navarre est né le 24 septembre 1940 à Condom. A-t-il longtemps vécu dans le Gers ?
Mis à part sa toute petite enfance, il n’y a jamais vécu. Son père, qui faisait carrière dans l’industrie du pétrole, avait dû en juin 1940 procéder à la destruction de la raffinerie de Port-Jérôme dont il s’occupait. Les Navarre s’étaient alors provisoirement réfugiés dans le berceau familial de Condom, mais ils se sont installés à Neuilly dès 1943. Suite au décès de sa grand-mère maternelle en 1950, lors de la succession et du partage des meubles, ses parents l’ont emmené à Condom afin qu’il revoie sa ville natale et qu’il la connaisse mieux. C’est à cette occasion qu’il fera réellement la connaissance de certains membres de sa famille et qu’il découvrira leurs lieux de vie. Les gens vivaient l’hiver dans Condom, l’été dans leurs « campagnes » respectives.
Quel regard portait-il sur sa région d’origine ? On l’imagine avant tout citadin…
C’est indéniablement à Paris que Navarre aura vécu le plus. Et lorsqu’il décidera de changer de vie, c’est vers une autre métropole, à Montréal, qu’il émigrera. Mais tout au long de son existence il a ressenti un besoin constant de se ressourcer loin de la ville. Enfant et adolescent, il a passé des moments inoubliables dans la maison de campagne familiale à Vétheuil, une commune du Val d’Oise. Il s’y sentait réellement « chez lui ». Yves Navarre en voudra terriblement à son père lorsque celui-ci vendra cette maison pour en bâtir une plus grande sur la Côte d’Azur. Et c’est avec une profonde nostalgie qu’il l’évoquera dans plusieurs livres, surtout Le Cœur qui cogne. Par la suite il a eu besoin de retrouver cet univers qui l’inspirait et le rassurait, qu’il avait plaisir à partager avec ses amis. Il achètera successivement deux maisons dans le sud de la France. Cet esprit rural, terrien, c’est à ses racines gasconnes qu’il le doit.
Son œuvre écrite en porte-t-elle trace ?
Navarre évoque le Gers en général, et Condom en particulier, assez longuement et avec souvent beaucoup de tendresse dans Biographie. S’il a tenu à indiquer sur la couverture que cet ouvrage était un roman, il s’agit de son livre le plus autobiographique. Dès le premier chapitre, intitulé La terre d’origine, Navarre endosse le rôle du mémorialiste en décrivant à la fois la situation géographique mais également les hauts faits historiques liés à Condom. Plus loin, il s’étend longuement sur les origines de sa famille dont les deux branches sont issues de la région. Il évoque au cours de plusieurs chapitres toute la chronologie familiale. Ajoutons qu’il était courant que Navarre fasse allusion, dans sa correspondance ou lors de conversations, à ses origines gasconnes qu’il revendiquait. Un autre livre de Navarre a pour cadre Condom (dont il a modifié le nom), Le petit Galopin de nos corps. Il évoque de manière romancée la passion qui a uni son grand-père paternel François-Joseph Navarre à un autre homme au début du XXe siècle. Les deux amis ont épousé deux sœurs, les sœurs Dumas. Toute l’histoire familiale est là, présente ; un véritable terreau d’inspiration. Jeanne, la sœur Dumas qui a épousé le grand-père d’Yves Navarre, et que tout le monde appelait Bonne-maman, apparaîtra dans plusieurs romans et pièces de théâtre de l’auteur. Même Le Jardin d’acclimatation porte la trace des origines : le patronyme Prouillan renvoie au couvent de carmélites désaffecté dans lequel la famille Dumas s’est installée au XIXe siècle.
Le restaurant gastronomique La Table des Cordeliers est installé dans la maison natale d’Yves Navarre, ancien couvent, propriété de ses grands-parents Henri et Émilie Bax de 1906 à 1950. Le chef Éric Sampietro a décroché 1 étoile au Guide Michelin en 2018. On y déguste sa cuisine dans la chapelle du XIIIe siècle qui était en ruine à la naissance d’Yves Navarre, ou en terrasse. La photo représentant Yves Navarre dans le jardin près de la chapelle des Cordeliers date de 1943. Mise à jour octobre 2019 : le restaurant a malheureusement fermé ses portes le 1er septembre 1019…
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